Chronique du lundi – 2 mars – Chat alors..
Quand je regarde mon chat, une certitude m’envahit : nous sommes de fieffés idiots.
Alors que l’humain a été fort occupé à dominer toutes les espèces, le chat, plus fin et plus subtil, s’est dit qu’il serait plus simple de se rendre utile.
Doué pour la chasse, ce ne fût pas une grande affaire que d’attraper quelques rats et deux ou trois souris en contrepartie d’une caresse et d’un logis. Fort de l’adage que l’ennemi de mon ennemi est mon ami, l’Homme crû adopter le chat à son avantage alors que c’est lui qui s’imposa.
Depuis, le temps a passé et l’humain, toujours fort occupé à dominer tout ce qui l’entoure, y compris son propre reflet, se lève chaque matin pour aller gagner sa pâté alors que le chat attend la sienne vautré sur le canapé.
La morale de l’histoire est que seul l’heureux retraité, humain libéré des chaînes qu’il avait lui-même confectionnées, est à même de comprendre toute l’étendue de sa bêtise, l’ironie et le ridicule de sa condition. Alors il jure, mais un peu tard, qu’on ne l’y reprendra plus.
Dans la même veine, je vous conseille une petite BD, seule traduction française d’une nouvelle d’un très grand écrivain allemand Heinrich Böll, La leçon de pêche. J’adore !
Evelyne Sottas